|
La toile est l’espace de liberté où s’exprime l’artiste. Le peintre s’y impose ses propres contraintes et livre, d’un bloc, l’ensemble et les détails que reçoit, d’un bloc, l’œil de celui qui regarde. Si l’échange a lieu, les deux sont acteurs d’une émotion en écho, sur un mode direct et primitif. Nouvelle création
Ces deux oeuvres ont été censurées par les responsables de l'auberge de Jeunesse Yves Robert de la Halle Pajol, lieu qui accueillait l'exposition L'EXP(L)OSITION DU RIRE ! du 02 avril au 04 mai 2014 organisée en résonance avec le propre de L'HOMME ... QUI RIT dans le cadre du programme VECTEUR HUGO ...! Motif invoqué? : "Ces toiles sont trop politiques, elles ne sont pas neutres. Tout ce qui est exposé doit être neutre!" Mais l'art est tout sauf ... neutre. L'art est un engagement, l'art est une voix qui porte ... vers l'autre pour tenter de l'émouvoir, de l'interroger, de le rencontrer. Censurer pour quoi? par peur de quoi? L'art doit-il rester décoratif, consensuel, et n'être là que pour jouer à se faire peur mais pas trop souvent et sur un chemin balisé, contrôlé, maîtrisé, prêt à être consommé. Un chemin qui devient un lieu où il n'y a plus ni politiques, ni citoyens, seulement des consommateurs profilés à qui l'on vend du prêt à penser.
A l'acrylique et en technique mixte, il travaille sur les traces du temps qui passe. Quel sens reste-t-il dans les traces de l'Histoire, dans celles de sa propre histoire? Il traque le présent, ses liens avec le passé et ce qu'il peut advenir. Erosions, superpositions, associations ouvrent les sens, et le regard. Son travail basé sur une démarche de dé-construction débouchait souvent sur une abstraction totale. Il y a quelques années, il s'est retrouvé aux prises avec un cancer. La réalité d’une telle maladie expose à des angoisses fondamentales, à questionner le pronostic vital. Il lui a été bon et utile de se diriger vers une pratique qui lui avait apporté depuis toujours une grande satisfaction: la peinture. La maladie
lui a permis de modifier sa technique en se rattachant à des
représentations beaucoup plus figuratives, des constructions
plus élaborées, intégrant la
photographie et le montage graphique. L’utilisation
de la
photographie correspond à la volonté
d’ancrer sa peinture dans les objets du
réel. Ce sont ces objets du
réel qu’il
retravaille, qu’il recompose,
qu’il
remet en scène avant (montage graphique) et/ou
après (peinture, collage) leur
transfert sur la toile. |
|